
Précisions sur des articles récents parus sur l'autisme
✅ Ces derniers jours, la FQA a été plusieurs fois interpellée au sujet d'articles parus dans la presse grand public et annonçant des avancées majeures pour l'autisme. Pour faire le point sur ces articles qui nous paraissaient au mieux approximatifs, nous avons sollicité le Dr Laurent Mottron. Voici sa réponse:
Que ce soit pour enfler un résultat ou pour obtenir de meilleures cotes d'écoute, on ne peut que stigmatiser comment des chercheurs ou des medias déforment la réalité qu'ils rapportent. Deux annonces de découverte sur l'autisme présentées comme importantes dans les médias, en particulier TVA, mais aussi par ''UDM Nouvelles'', comportent plusieurs erreurs ou maladresses de présentation qui les rendent incompréhensibles pour le grand public, et qui en exagèrent l'importance. Nous voulons y apporter quelques rectifications:
a) https://nouvelles.umontreal.ca/.../un-pas-de-geant-est.../
• Le X fragile n'est pas l'autisme. Il est 100 fois moins fréquent et n'a pas les mêmes caractéristiques. Il fait partie de la dizaine de mutations qui prédisposent à des manifestations qui ressemblent à l'autisme, mais n'est absolument pas impliqué dans l'autisme de manière générale.
• 1 personne X fragile sur 3 environ ressemble à l'autisme, les autres ont d'autres manifestations.
• Le X fragile n'est pas ''la première cause génétique de l'autisme''. Dans sa grande majorité (plus de 90 %), l'autisme est une condition familiale, c'est-à-dire que certaines familles sont davantage prédisposées à avoir des enfants autistes que d'autres, mais on ne connaît pas les gènes qui y prédisposent.
• Les souris sur lesquelles cette découverte a été faite ne sont pas des ''souris autistes'', car cette expression n'a pas de sens. Il est extrêmement peu probable qu'il existe un équivalent de l'autisme chez l'animal. Ce sont des souris génétiquement modifiées, qui sont porteuses de l'X fragile. Les découvertes faites sur ces souris ne sont pas immédiatement applicables, ni à l'homme, ni, à plus forte raison, chez l'homme autiste, mais elles aident à comprendre les mécanismes moléculaires et cellulaires de l'X fragile
b) https://www.tvanouvelles.ca/.../des-scientifiques...
• Le problème est le même que dans la nouvelle ci-dessus, mais il s'agit ici d'un autre modèle animal, les souris MYT1L. Cette nouvelle ne permet aucunement d'anticiper un traitement pharmacologique de l'autisme.
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