Bonjour,
Je suis Denis Labonté, président de la Fondation de l'autisme de Québec. Je veux vous livrer un témoignage au nom de tous les parents qui ont connu Annette, des membres de mon conseil d'administration et de celui d'Autisme Québec, deux organismes où Annette a œuvré pendant de nombreuses années.
Annette et Armand Fradet étaient les parents de Pierre qui a aujourd'hui 47 ans. C'est le deuxième enfant de leur famille. Dès son jeune âge, Pierre avait des comportements différents des autres enfants. A l'époque, les médecins avaient peu de connaissance de l'autisme. A cause de ses difficultés, pendant de nombreuses années, il n'a eu droit à aucun service. Il a été refusé à l'école. Annette fut attristée mais pas découragée Elle s'est battue pour que son fils puisse avoir accès à des services, elle a travaillé pour qu'il ait droit à l'éducation jusqu'à ses 21ans. Ensuite, elle a travaillé fort pour le garder à ses côtés et ne pas le mettre en institution. Elle a été une mère aimante et courageuse.
Son histoire avec l'association a commencé par une rencontre. Alors qu'elle était avec Pierre à la piscine, une maman, qui trouvait que le comportement de Pierre ressemblait à celui de son propre enfant, lui parle de l'association. C'est la première fois qu'Annette entendait parler de l'autisme. À partir de ce moment, les parents de Pierre n'étaient plus seuls dans leur combat. D'autres parents vivaient les mêmes choses qu'eux.
C'est en juin 1982 après une assemblée générale annuelle de la Société québécoise de l'autisme, chapitre de Québec, que le début d'une longue aventure et d'un engagement sans faille pour la cause commença. Élue administratrice, Annette a commencé à faire du bénévolat pour l'association. Elle rédigeait des courriers, réalisait des demandes de subvention, faisait du soutien et de l'écoute téléphonique. A l'été 1983, elle devient coordonnatrice de l'association et ce pour 11 ans. Comme elle le disait elle-même, c'était un peu le début d'une deuxième vie.
Annette a raconté que, durant cette période, elle a constaté que plus elle s'investissait, plus il y avait de choses à faire. Grâce à des levées de fonds comme la vente de marguerites pour la Fête des mères, de macarons, de sirop d'érable et de bien d'autres articles, les premiers services ont vu le jour. C'était un travail laborieux et incessant. Convaincue que ces collectes de fonds étaient essentielles, Annette a participé à la création de la Fondation Remous et en devint la présidente.
En septembre 1984, Annette a créé le premier journal pour les membres de l'association. Elle voulait informer les parents sur les recherches en autisme, sur les articles qui paraissaient dans les journaux et sur les activités de l'organisme, les fêtes qui étaient organisées. C'est avec l'aide des moyens du bord, dactylo, ciseaux, bâtons de colle et photocopieuse qu' Annette vous informe a vu le jour. C'est l'ancêtre du Contact Autisme.
Annette souhaitait sensibiliser et informer le grand public sur l'autisme. Elle a multiplié les témoignages auprès d'étudiants en éducation spécialisée, distribué des centaines de dépliants, participé à d'innombrables rencontres avec des partenaires du réseau. Partout, elle avait le souci de donner la meilleure information tant sur l'autisme que sur le quotidien des parents, le sien, comme celui de tous ceux qu'elle rencontrait à l'association.
L'année dernière, Annette écrivait à l'occasion des 30 ans d'Autisme Québec :
« Je suis très fière du travail que j'ai effectué et je dis mission accomplie. Je suis fière d'avoir contribué à la mise sur pied des premières activités de loisir et de répit, activités qui se poursuivent encore aujourd'hui. Je suis heureuse de constater la belle progression des services aux familles et je suis fière d'avoir été parmi les pionnières d'une association qui a fait un formidable bout de chemin en 30 ans.
Je me dis toujours que j'ai participé avec plusieurs parents au départ d'Autisme Québec et je suis très satisfaite quand je vois ce que l'association est devenue aujourd'hui, cela en valait vraiment la peine. On a semé et la récolte est excellente. »
Il lui restait un grand rêve qu'il nous revient à tous d'accomplir. C'est d'avoir une résidence adaptée pour les adultes autistes, de leur offrir, enfin, un milieu de vie digne.
Merci Annette. Tu as travaillé sans relâche pour amasser des fonds qui ont servi à mettre sur pied les premiers services pour nos enfants et leur famille. Nous te sommes tous redevables de ton travail. Merci pour ton courage, ton enthousiasme, ta bonne humeur, ton entêtement et surtout ta volonté.